Dans la jungle des cryptoactifs, l’heure est à la mise en ordre


Au siège de la Securities and Exchange Commission (SEC) à Washington D.C. (États-Unis), le 12 mai 2021.

« La régulation arrive. » C’est Coinbase, la grande plate-forme d’échange de cryptoactifs cotée à Wall Street, qui a dressé ce constat lors de la publication de ses résultats annuels, lourdement déficitaires, le 21 février. Trois mois après la faillite de FTX, neuf mois après l’effondrement de Terra et Luna – deux chocs qui avaient fait chuter la valeur du marché des « cryptos » d’environ 650 milliards de dollars (610 milliards d’euros) –, les autorités monétaires et financières américaines multiplient sanctions et avertissements.

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Visée par la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité américaine des marchés financiers, la société Kraken a ainsi accepté de payer 30 millions de dollars pour clore une enquête la mettant en cause. De son côté, Paxos s’est vu ordonner par l’Etat de New York de cesser d’émettre, pour le compte de la plate-forme Binance, le BUSD, un « stablecoin » (littéralement « pièce de monnaie stable », une valeur « crypto » adossée à un actif réel comme une devise) censé répliquer la valeur du dollar américain. Le marché a vite réagi : l’encours du BUSD est tombé en trois jours de 16,1 milliards à 13,7 milliards de dollars.

Les décisions américaines illustrent bien la volonté des autorités de s’attaquer à la « jungle » des cryptoactifs. Plus précisément, il s’agit de remettre de l’ordre dans un secteur qui s’est développé loin de la finance traditionnelle et, bien souvent, contre elle, en revendiquant des règles plus souples, un combat mené notamment par Sam Bankman-Fried, le patron de FTX aujourd’hui accusé de fraude à grande échelle. « Depuis la faillite de FTX, le débat sur la régulation était retombé, mais on savait que les choses allaient s’accélérer. Les régulateurs ont simplement mis un peu de temps avant de choisir comment attaquer », explique Vincent Boy, analyste financier chez IG France.

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L’offensive américaine n’a pas pour autant déclenché de mouvement de panique : le bitcoin, qui reste de très loin le cryptoactif le plus connu au monde, s’échange à plus de 22 000 dollars, alors qu’il était tombé tout près de 16 000 dollars en novembre 2022.

Depuis le début de 2023, il a gagné plus de 40 %, quatre fois plus que l’indice Nasdaq Composite, baromètre des valeurs technologiques américaines. Et son repli des derniers jours s’explique surtout par les déboires de Silvergate, une banque présente depuis des années sur le marché des « cryptos » : en grande difficulté financière, elle a fermé son réseau de paiement en cryptoactifs, l’un des plus utilisés aux Etats-Unis.

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